Plus d’une centaine d’écoles fondamentales bruxelloises surexposées au NO2
121 écoles fondamentales (maternelles et primaires) de la Région bruxelloise sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) qui dépassent entre deux et trois fois la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est ce que montrent les données de SIRANE, le logiciel de modélisation de l’UCLouvain, auxquelles Les chercheurs d’air ont eu accès. La Zone de Basses-Émissions (LEZ) et les rues scolaires sont des outils très efficaces pour améliorer rapidement la qualité de l’air et mieux protéger la santé des enfants.
Sur les 622 écoles fondamentales (maternelles et primaires) analysées par le logiciel SIRANE, 121 (soit 19,45%) connaissent des concentrations entre deux et trois fois supérieures au seuil de l’OMS. Pour rappel, d’après l’OMS, “le dépassement de ce seuil est associé à des risques importants pour la santé publique.”
Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air car leur métabolisme est encore en construction, ils respirent plus vite et, du fait de leur petite taille, inhalent plus de pollution émise par les pots d’échappement.
De manière plus générale, les 855 établissements scolaires que compte la Région de Bruxelles-Capitale connaissent tous des niveaux de pollution au NO2 qui dépassent la ligne directrice de l’OMS en la matière.
Renaud Leemans, Coordinateur de Campagnes chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “Il est inacceptable que les enfants de toutes les écoles, dont beaucoup de maternelles, s’abîment la santé en respirant. Maintenir le calendrier actuel de la LEZ permettrait de répondre rapidement et durablement à cette urgence sanitaire.”
D’après le calendrier actuel de la LEZ, il est prévu de sortir du moteur diesel d’ici 2030 et du moteur thermique d’ici 2035. Mais le MR, les Engagés et le PS veulent retarder de deux ans la prochaine étape de la LEZ, mettant en danger les échéances finales. Dans tous les cas, même si ces dernières étaient respectées, un report du prochain jalon, de 2025 à 2027, nuirait à la santé des Bruxellois·es, et particulièrement celle des enfants.
Les rues scolaires font également partie de la solution pour lutter contre la pollution de l’air aux abords des écoles. Des études en provenance de Londres et Paris montrent qu’elles permettent de réduire les concentrations en NO2 entre 23 et 30%. Aujourd’hui, en Région bruxelloise, seules 8% des écoles maternelles et primaires bénéficient d’une rue scolaire. Nous savons pourtant qu’une rue scolaire pourrait facilement être créée devant 70% de ces mêmes écoles.
Notes à l’éditeur
En Région bruxelloise, près de la moitié des émissions en NO2 est émise par le trafic routier.
Sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, entre 2018 et 2022, on note une baisse des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) de 29% à la station de mesure Molenbeek, de 31% à la station Ixelles et de 36% à la station Arts-Loi, trois endroits représentatifs de la pollution due au trafic.
En avril, plus de 100 expert·es santé ont signé une carte blanche demandant des mesures fortes pour mieux lutter contre la pollution de l’air, entre autres une LEZ ambitieuse et plus de rues scolaires.
CONTACT
Renaud Leemans
Coordinateur de Campagnes, Les chercheurs d'air
renaud@leschercheursdair.be
+32487620861
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