Que respirent les écolier·ères Bruxellois·es ?
C’est une question simple et essentielle à laquelle nous n’avons pourtant pas de réponse claire. Les chercheurs d’air, collectif citoyen actif contre la pollution de l’air à Bruxelles, a donc décidé de lancer la campagne “Petits poumons”, en collaboration avec une dizaine d’écoles de la Région bruxelloise.
Dans ces écoles, les élèves mesureront pendant plusieurs mois les concentrations en particules fines (PM2.5). Certains établissements surveilleront également les concentrations en dioxyde d’azote (NO2). Des ateliers seront organisés en parallèle par le département Inforsciences de l’ULB afin que ces mêmes élèves s’informent sur les sources de la pollution de l’air, comprennent ses effets sur la santé, apprennent à analyser les données collectées et découvrent les solutions qui existent pour combattre la pollution de l’air.
Pierre Dornier, membre du collectif Les chercheurs d’air, a dit : “La pollution de l’air est invisible, pas invincible. Au même titre que l’alcool, le tabac ou la malnutrition, il faut en parler pour mieux la comprendre et, ainsi, mieux la combattre. Seul ce travail d’information permettra d’opérer les changements de comportement nécessaires à une réduction durable de nos émissions de polluants.”
Les enfants sont les premières victimes de la pollution de l’air. En effet, en pleine croissance, ils inhalent plus de pollution que les adultes car ils ont un rythme respiratoire plus élevé. De plus, du fait de leur petite taille, ils respirent plus près de certaines sources de pollution telles que les pots d’échappement et s’exposent ainsi à des concentrations plus élevées en polluants.
Comme le démontrent de nombreuses études, la liste des effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé des enfants est longue : affaiblissement de la fonction pulmonaire ; multiplication des cas d’asthme et de bronchite chronique ; augmentation du risque d’obésité, de diabète, de troubles neurologiques et de dépression, etc.
Pierre Dornier a ajouté : “Un travail de sensibilisation et de prévention auprès des enfants est un minimum. Grâce aux données qui seront récoltées, nous identifierons les écoles les plus exposées à la pollution de l’air et nous demanderons que des mesures concrètes, comme les rues scolaires, y soient mises en place. Ixelles, Bruxelles, Saint-Gilles et Anderlecht soutiennent cette campagne. Nous espérons que d’autres communes suivront.”
Les concentrations en particules fines PM2.5 et en dioxyde d’azote (NO2) dans la Région de Bruxelles-Capitale continuent de dépasser les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En 2016, en Belgique, les particules fines ont causé la mort de 7.600 personnes, le dioxyde d’azote serait responsable de 1.600 décès prématurés et l’ozone de 180. Le trafic routier serait le responsable d’un cas d’asthme sur quatre chez les jeunes de moins de 18 ans dans notre pays.
Note aux éditeurs :
A ce jour les écoles qui participent à la campagne “Petits poumons” sont les suivantes : École Maria Assumpta (Laeken), Institut Don Bosco (Woluwe-Saint-Pierre), Athénée Charles Janssens (Ixelles), École Européenne Bruxelles III (Ixelles), École 8 (Ixelles), École 7 (Ixelles), École Sainte-Trinité (Ixelles), École Nouvelle (Saint-Gilles), ainsi que 5 écoles de la ville de Bruxelles qui préfèrent garder l’anonymat pour le moment.
Participent également à la campagne la crèche Le Berceau (Ixelles), la Bibliothèque de l’Espace Carême (Anderlecht), la Résidence Jean Van Aa (Ixelles) et la résidence “Les heures douces” (Ixelles).
CONTACT
Pierre Dornier
Directeur Les chercheurs d'air
pierre@leschercheursdair.be
0496815263
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