Ne retardons pas la sortie des mobylettes et scooters thermiques
Ne retardons pas la sortie des mobylettes et scooters thermiques
Cette carte blanche a initialement été publiée dans La Libre
Bien qu’ils représentent une faible part des véhicules qui circulent en Région bruxelloise (on en compte moins de 10,000), les mobylettes et les scooters thermiques (essence, diesel, gaz) sont une source significative de pollution de l’air.
En effet, une étude menée à Paris en 2019 montre que, par unité de carburant consommé, les scooters essence Euro 4 (première immatriculation en 2020 au plus tard) émettent trois fois plus d’oxydes d’azote (NOx) que les voitures essence Euro 6 (immatriculées en 2019 au plus tard). D’après les données du cabinet d’Alain Maron, les scooters émettent même six fois plus d’oxydes d’azote qu’une voiture particulière essence.
Le gouvernement bruxellois étudie actuellement l’option d’étendre l’autorisation des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 jusqu’en 2027 (au lieu de 2024) et des Euro 5 jusqu’en 2029 (au lieu de 2027). Nous désapprouvons ce report et insistons sur l’importance de sortir du moteur thermique au plus vite.
La sortie des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 est particulièrement importante dans la mesure où ces véhicules sont les plus polluants.
Les usagers actifs, en particulier, s’inquiètent de ce report de calendrier. En effet, les cyclistes partagent à Bruxelles de nombreuses infrastructures avec les cyclomoteurs : ils circulent sur la plupart des pistes cyclables ainsi que sur les zones avancées pour cyclistes aux carrefours à feux. Les piétons, étant à proximité ou partageant cet espace, sont confrontés aux mêmes problèmes. Cyclistes et piétons respirent donc directement les émissions polluantes émises par ces véhicules.
Nous demandons au gouvernement bruxellois de soutenir une interdiction des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 avant 2027 et des Euro 5 avant 2029. Dans un même temps, nous souhaitons l’interdiction de la circulation en Région bruxelloise des scooters et mobylettes de norme inférieure à Euro 5 réimmatriculés à partir de 2024. Pour comparaison, la ville d’Amsterdam aux Pays-Bas n’autorisera plus, sauf exceptions, que les mobylettes et scooters électriques à partir de 2025.
Afin que cette transition ne prenne personne de court, nous insistons pour que le gouvernement bruxellois mette en place une communication large et claire au plus vite. Nous lui demandons également de créer un accompagnement financier pour les personnes qui en ont besoin, par exemple via une intégration des mobylettes et des scooters dans la prime Bruxell’air.
Bruxelles est la 8ème ville européenne la plus polluée au dioxyde d’azote (NO2). À cause de cette pollution, ainsi que des particules fines, 900 Bruxellois.es meurent prématurément chaque année. La pollution de l’air est également un gouffre financier. En 2018 elle a coûté 1,6 milliard d’euro à la région bruxelloise, soit 1 400€ en moyenne par Bruxellois pour cette seule année. Le trafic routier, dont les scooters et les mobylettes font partie, est responsable d’une grande partie de ce problème. Il émet 29% des particules très fines (PM2.5) et représente 63% des émissions régionales d’oxydes d’azote (NOx). Les deux-roues motorisés sont également une source importante de pollution sonore.
Cette carte blanche a été signée par Pierre Dornier, Directeur, Les chercheurs d’air ; Florine Cuignet, Chargée de Politique bruxelloise, GRACQ – Les Cyclistes Quotidiens ; Thomas Deweer, Chargé de Politique bruxelloise, Fietsersbond ; Arne Robbe, Conseiller en politique piétonne, Walk ; &Anna Tinebra, Directrice, Tous à Pied.
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9 mesures régionales pour améliorer la qualité de l'air à Bruxelles
Neuf mesures régionales pour améliorer la qualité de l'air à Bruxelles
Bruxelles est la 8ème ville européenne la plus polluée au dioxyde d’azote (NO2). À cause de cette pollution, ainsi que des particules fines, ce sont plus de 900 Bruxellois.es qui meurent prématurément chaque année.
La pollution de l’air est également un gouffre financier. En 2018 elle a coûté 1,6 milliard d’euros à la région bruxelloise, soit 1 400€ en moyenne par Bruxellois.e.s pour cette seule année.
Le trafic routier est responsable d’une grande partie de ce problème. Il émet 29% des particules très fines (PM2.5) et représente 63% des émissions régionales d’oxydes d’azote (NOx).
Nous demandons donc aux candidat.es aux élections régionales de s’engager à soutenir les 9 mesures suivantes, mesures qui permettront, de manière efficace, juste et durable, de lutter contre la pollution de l’air en Région Bruxelloise.
Zones de Basses Émissions
La Zone de Basses Émissions (Low Emission Zone – LEZ en anglais) fait partie des mesures les plus efficaces pour lutter contre la pollution de l’air liée au trafic urbain. Pour le moment, il est prévu que la LEZ en place évolue vers une sortie du moteur diesel d’ici 2030 et une sortie du moteur thermique d’ici 2035.
Nous demandons au/à la futur.e Ministre en charge de ce dossier de maintenir ce calendrier afin de ne plus avoir de moteurs thermiques d’ici 2035.
Quartiers apaisés
Les quartiers apaisés réduisent la circulation routière. À Bruxelles par exemple, en six mois, la “maille Pentagone” a permis de faire chuter le trafic de 20%. Cette baisse du nombre de véhicules motorisés entraîne une diminution de la pollution de l’air, des émissions de C02, de bruit et des accidents de la route. Elle permet également de végétaliser les espaces libérés des voitures.
Nous demandons au/à la futur.e Ministre en charge de ce dossier de soutenir activement la création, dans chaque commune, d’au moins un quartier apaisé d’ici 2027 (en plus de ceux qui existent déjà en 2023), avec comme objectif qu’ils réduisent le trafic routier d’au moins 20% et la pollution de l’air d’au moins 15%.
Rues scolaires
Les rues scolaires réduisent la pollution de l’air, la pollution sonore et les accidents de la route. Elles représentent donc une mesure qui permet de mieux protéger la santé de nos enfants. Malheureusement, les rues scolaires sont encore très rares en Région Bruxelloise et, quand elles existent, ne sont presque jamais piétonnes.
Nous demandons au/à la futur.e Ministre en charge de ce dossier de soutenir activement la création d’au moins une rue scolaire piétonne et végétalisée d’ici 2026 dans chaque commune.
Mobilité active et partagée
À Bruxelles, plus de la moitié de la voirie est encore réservée aux véhicules motorisés. Cette situation explique en partie le fait que la voiture reste le mode de déplacement majoritaire des Bruxellois.es. En donnant plus de place aux piéton.nes et aux cyclistes, ainsi qu’à la mobilité partagée (transports en commun, autopartage, etc.), ces modes de déplacement augmenteront et aideront à lutter contre la pollution de l’air.
Nous demandons au/à la futur.e Ministre en charge de ce dossier de soutenir activement la création de nouvelles infrastructures piétonnes et cyclables en surface afin que, d’ici 2025, moins de 40% de la voirie soit réservée au trafic routier.
Stationnement
En ville, en moyenne, les voitures restent garées 95% du temps. Elles gaspillent donc énormément d’espace qui pourrait, autrement, être utilisé au profit de la mobilité active, de la mobilité partagée ou de lieux de détente (terrasses, parcs, etc.). Cette situation est encouragée, entre autres, par des tarifs de stationnement en voirie très bas. De plus, ces tarifs ne prennent pas en compte la taille et le poids des voitures, ce qui serait pourtant possible, comme le montre l’exemple de Tübingen en Allemagne ou de Lyon en France.
Nous demandons au/à la futur.e Ministre en charge de ce dossier d’aligner les tarifs du stationnement en voirie sur ceux du stationnement hors-voirie, ainsi que d’adapter les tarifs en fonction de la taille et du poids des voitures.
Autopartage
L’autopartage, c’est-à-dire le fait de partager une même voiture entre plusieurs personnes, a le vent en poupe à Bruxelles. En effet, le nombre d’utilisateurices y a augmenté de 50% entre 2021 et 2022. Ce système a plusieurs avantages : il permet d’économiser de l’argent (moins de dépenses en carburant, assurance, entretien, etc. pour les gens qui s’en servent) et de l’espace (une voiture en autopartage remplace entre 3 et 10 voitures privées). D’un point de vue environnemental, l’autopartage permet de réduire le nombre de voitures en ville et donc d’encourager les modes de déplacement plus propres comme le vélo par exemple.
Nous demandons au/à la futur.e Ministre en charge de ce dossier d’adapter les prix d’utilisation en fonction du revenu et d’augmenter les points de partage.
Livraisons urbaines
À Bruxelles, comme dans beaucoup d’autres villes européennes, le nombre de livraisons à domicile augmente. Et avec elles la pollution causée par des camionnettes toujours plus nombreuses. Afin de lutter efficacement contre cette pollution, il est important de développer les livraisons en point relais et par vélo cargo.
Nous demandons au/à la futur.e Ministre en charge de ce dossier de mettre en place une taxe sur les livraisons à domicile effectuées au moyen d’un véhicule utilitaire léger ou lourd, et d’utiliser les revenus de cette taxe pour développer les points relais et les livraisons en vélo cargo.
Seuils OMS
Certains lieux de vie, de travail, d’étude ou de soin Bruxellois sont exposés à des concentrations en NO2 qui dépassent de plus de 5 fois la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé. Concernant les particules fines, leur concentration est en moyenne 2 fois plus élevée que le seuil de l’OMS.
Afin de protéger au mieux les Bruxellois.es de la pollution de l’air, nous demandons au/à la futur.e Ministre en charge du dossier santé d’aligner les valeurs limites de la RBC sur les recommandations de l’OMS d’ici 2030.
Sensibilisation
Qu’est-ce que la pollution de l’air ? D’où vient-elle ? Quels sont ses effets sur la santé ? Trop de Bruxellois.es sont encore incapables de répondre à ces questions. Une meilleure information permettrait pourtant aux habitant.es de la capitale de moins polluer et de mieux se protéger en changeant certaines de leurs habitudes.
Nous demandons donc au/à la futur.e Ministre en charge du dossier santé de faire en sorte que toutes les écoles de la région soient sensibilisées à la problématique de la pollution de l’air d’ici la fin du mandat (2029). Nous demandons également au/à la futur.e élu.e de mettre en place un système qui permet d’informer les directions d’école chaque fois qu’il y a un pic de pollution.
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Révision de la Directive Européenne sur la qualité de l’air
Révision de la Directive Européenne sur la qualité de l’air : la Belgique doit se montrer ambitieuse
Le 20 juin prochain les Ministres européens de l’environnement se rassembleront pour discuter de la proposition de nouvelle Directive européenne sur la qualité de l’air. Les associations environnementales et de la santé se sont rassemblées et appellent nos ministres Zuhal Demir, Céline Tellier et Alain Maron à définir une position ambitieuse de la Belgique pour protéger la santé et l’environnement.
Impact considérable de la pollution de l’air
Il est aujourd’hui largement démontré que la pollution atmosphérique représente une charge considérable et évitable sur notre société.
Selon les données de Sciensano, 9 Belges sur 10 sont exposé.e.s à des concentrations en particules fines (PM2.5) supérieures à celles préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). De son côté, l’Agence Européenne de l’Environnement estime que 7500 morts prématurés par an sont imputables à la pollution atmosphérique.
Pauline Dessard de CANOPEA explique: “La pollution de l’air est à l’origine de diverses maladies et problèmes sanitaires. Elle est particulièrement problématique pour les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes, chez qui une exposition pourrait conduire à des complications sanitaires beaucoup plus graves. Une étude belge publiée l’année passée dans The Lancet a démontré que les particules de Black Carbon (carbone noir) pouvaient passer la barrière placentaire et se retrouver dans les organes du fœtus. »
La pollution de l’air a aussi un grand impact sur notre sécurité sociale, explique Christian Horemans des Mutualités Libres : “ Outre son impact important sur notre organisme, particulièrement le fonctionnement de notre système respiratoire et cardio-vasculaire, elle entraîne une augmentation des incapacités de travail, dues principalement à l’augmentation de maladies mentales telles que la dépression. Cela représente inévitablement des coûts importants pour l’assurance maladie-invalidité. Ainsi, et comme démontré dans l’étude d’impact de la Commission Européenne, les bénéfices des mesures pour améliorer la qualité de l’air outrepassent largement les coûts.”
Bon pas en avant, mais encore insuffisant
Les trois régions discutent actuellement la position que la ministre Zuhal Demir portera pour le pays lors du Conseil des ministres européens du 20 juin. Les associations environnementales et le secteur de la santé appellent la Belgique à faire preuve de plus d’ambition que ce qui est maintenant proposé dans le texte de la Commission Européenne.
« La proposition de la Commission va dans la bonne direction. Cependant pour certains polluants, comme les particules fines (PM2.5) et le dioxyde d’azote (NO2), les valeurs limites proposées sont deux fois moins ambitieuses que celles de l’OMS. Et ce, alors que les valeurs recommandées par l’OMS sont essentielles pour protéger la santé des citoyens », précise Christian Horemans des Mutualités Libres.
C’est pourquoi, les organisations de la société civile, dont CANOPEA, Greenpeace, les Chercheurs d’air et les mutualités demandent aux ministres belges de l’environnement de faire de la lutte contre la pollution de l’air une priorité et de se présenter à la table des négociations européennes avec une position forte.
Concrètement, voici les 4 recommandations de cette coalition :
- D’ici 2030, les normes de qualité de l’air de l’UE doivent être complètement alignées sur les recommandations de l’OMS et les dernières données scientifiques.
- L’information disponible au public sur la qualité de l’air doit être améliorée, notamment en y incluant un message sanitaire clair et transparent à destination des publics vulnérables.
- Le réseau de surveillance de la pollution atmosphérique doit être renforcé, en augmentant la densité et représentativité des stations de mesure et en intégrant les données collectées par la science citoyenne.
- Les nombreuses possibilités de report doivent être supprimées afin que les États membres ne disposent plus d’échappatoires lorsqu’ils ne respectent pas les normes de qualité de l’air.
Des mesures connues
Les organisations environnementales et de la santé affirment que les mesures visant à ramener le niveau de qualité de l’air en Belgique au niveau recommandé par l’OMS sont connues, efficaces et réalistes.
Elles demandent au gouvernement de faire davantage pour aider les citoyens à rationaliser l’utilisation de la voiture. Cela passe par la mise en place d’un ensemble de mesures cohérentes, comme investir dans les transports publics et les infrastructures pour les modes actifs (marche et vélo), des réformes fiscales intelligentes qui orientent le choix vers des véhicules non-émetteurs et favorisent la réduction de l’utilisation de la voiture, et la mise en place de zone à émission nulle dans les régions à forte densité. Toutes ces mesures s’accompagnent de corrections socio-économiques importantes pour les personnes à faible revenu qui ont besoin de leur voiture pour leurs déplacements. Les avantages de ces mesures ont été démontrés dans une étude menée par Clean Cities et Transport & Environment.
Les associations demandent aussi la mise en place de mesures supplémentaires et socialement justes dans d’autres secteurs, comme le chauffage (au bois) dans le secteur résidentiel, l’agriculture et l’industrie lourde, qui contribuent aussi significativement à l’émission de particules fines et dioxyde d’azote.
Pauline Dessard de CANOPEA conclut : « Il y a énormément de co-bénéfices entre la qualité de l’air, la santé et le climat. C’est pourquoi, nous demandons à nos ministres de placer enfin l’habitabilité de nos villes et villages au cœur de leur préoccupations politiques. »
FIN
Signataires : Canopea, BBL, BRAL, Greenpeace, Recht op lucht, Les chercheurs d’air, CleanCities, Les mutualités libres, Kom op tegen Kanker, Les mutualités neutres, Les mutualités libérales, Les mutualités Solidaris
CONTACT
Pauline Dessard
Chargée de mission Santé-Environnement, CANOPEA
p.dessard@canopea.be
0493673802
Christian Horemans
Département de la représentation et des études, Mutualités Libres
christian.horemans@mloz.be
0473881749
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Réaction presse - Une nouvelle rue scolaire aménagée à Jette
Une nouvelle rue scolaire totalement aménagée à Jette
Ce vendredi 9 juin aura lieu l’inauguration de la deuxième rue scolaire de la commune de Jette. Les abords de l’école Prés Verts seront libérés du trafic motorisé à l’arrivée et à la sortie des élèves. Ils ont également été entièrement aménagés pour accueillir la mobilité active et permettre davantage de convivialité. L’asbl Les chercheurs d’air se réjouit de cette initiative.
Pour Justine Di Prima, Coordinatrice de campagnes pour l’asbl Les chercheurs d’air : “Une nouvelle rue scolaire est toujours un pas vers une meilleure qualité de l’air. La rue scolaire du Chemin des moutons se distingue d’autres rues scolaires par un aménagement de qualité : bancs, revêtement perméable, voirie de plain pied, parking vélos, etc. Cependant, ce Chemin étant peu emprunté, nous encourageons la commune de Jette à le rendre définitivement piéton.”
En effet, le Chemin des moutons mène à un peu plus d’une centaine de jardins partagés. L’école est divisée en deux bâtiments situés, de part et d’autre de ce chemin sans habitation. Une charte a été établie entre les différents acteurs (1) du lieu pour suivre le bon déroulement du projet.
Pour rappel, l’Agence européenne pour l’environnement recommande dans son nouveau rapport que les rues et lieux fréquentés par les enfants soient protégés de la pollution émise par le trafic motorisé (2).
FIN
Notes à l’éditeur :
(1) La commune de Jette, la VUB, les maraîchers des Jardins communautaires
(2) Pour rappel, les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air : leur organisme est en plein développement, ils respirent plus rapidement et à proximité des pots d’échappement. De plus, ils font davantage d’activités physiques extérieures (récréation, etc.) qui les exposent à la pollution atmosphérique.
CONTACT
Justine Di Prima
Coordinatrice de campagnes
justine@leschercheursdair.be
0475 20 12 76
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Mettons les enfants à la rue !
Mettons les enfants à la rue !
Cette carte blanche a initialement été publiée dans Le Soir
Derrière ce titre provocateur se cache une demande sérieuse et légitime. Il n’est pas question, bien évidemment, de priver les plus jeunes d’un toit. Non. Notre souhait est de voir les enfants, particulièrement les citadins, passer plus de temps dehors à marcher, courir, jouer ou, tout simplement, discuter. Nous entendons déjà les critiques : « Les rues ne sont pas pour les petits, elles sont dangereuses. » C’est vrai. Et c’est là tout le problème. Mais heureusement, il existe des solutions.
À vrai dire, le titre de cette tribune devrait être « Remettons les enfants à la rue ! » En effet, nos arrière-grands-parents, quand ils étaient enfants (au début des années 1900) pouvaient s’éloigner, seuls, de plusieurs kilomètres de leur domicile. Au fil des générations, cette distance a considérablement diminué. Aujourd’hui, un enfant qu’on laisse jouer au bout de la rue est une exception.
Pourquoi cette régression ? Au cours du XXe siècle, les voitures ont pris de plus en plus de place en ville. D’abord, car elles ont reçu une part croissante de l’espace public (au moins la moitié est dédiée au trafic routier aujourd’hui à Bruxelles). Et ensuite, parce que les véhicules que l’on voit sur la voie publique grossissent à vue d’œil (les fameux SUV entre autres).
Résultat : les enfants et les jeunes sont plus exposés aux collisions, que ce soit en tant que passager (dans la voiture donc) ou que piéton/cycliste. Chaque jour, en Belgique, 13 enfants sont impliqués dans un accident sur le chemin de l’école. En Région bruxelloise, c’est surtout en tant que piétons (60 %) qu’ils sont victimes d’un accident. Et si ces chiffres sont en baisse par rapport à quelques décennies en arrière, ce n’est pas parce que les rues sont devenues moins dangereuses, mais parce que les enfants sont moins autorisés à sortir, pour qu’ils ne se fassent pas renverser.
De nombreux impacts sur le bien-être
Cet accaparement de l’espace public par le trafic routier a de nombreux impacts sur le bien-être des enfants et des jeunes. Outre le risque d’accident dont on vient de parler, les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air en Belgique. Les enfants ont une capacité pulmonaire plus faible et un système immunitaire moins développé. Comme ils sont plus petits que les adultes, ils sont également plus proches du sol, où la pollution s’accumule. Etant donné que leur métabolisme est en construction, les polluants qu’ils absorbent ont des effets plus pernicieux et plus durables sur leur santé. Enfin, la pollution atmosphérique commence à nuire aux enfants avant même leur naissance.
Les moteurs, les klaxons et les pneus sur le bitume engendrent aussi de la pollution sonore. Ce bruit nuit à la concentration des enfants, et donc à leur apprentissage, et peut également provoquer des problèmes de santé, entre autres liés à l’audition.
Enfin, garder les enfants dedans (parce qu’il y a trop de voitures dehors) réduit leur activité physique, une situation qui, là encore, a des conséquences en termes de santé et de bien-être. En Belgique, un enfant sur cinq est en surpoids. Une augmentation des déplacements actifs, marcher pour aller à l’école par exemple, ainsi que plus d’espaces verts pour jouer, aiderait non seulement à lutter contre ce problème, mais également contre les difficultés psychomotrices, cardiaques ou encore respiratoires observées chez les jeunes qui ne bougent pas assez.
Créer des rues scolaires
Alors que faire ? En premier lieu, il est urgent de créer des rues scolaires piétonnes et végétalisées. Une rue scolaire est une rue (ou portion de rue) qui passe devant une école et qui est réservée à la marche, au vélo, au jeu et à la détente. Il n’en existe que très peu en Belgique. À Bruxelles, moins de 7 % des écoles maternelles et primaires en ont une. Et la grande majorité d’entre elles ne sont fermées au trafic routier que 30 minutes le matin, au moment de l’entrée des classes.
Cet aménagement a pourtant de nombreux avantages : moins de pollution de l’air et de bruit à l’école (où les enfants passent près de la moitié de l’année), moins de risques d’accident devant l’école, plus d’espace de jeu, d’échange et de détente (pour les écoliers mais aussi pour les parents, les enseignants et les riverains). De plus, la rue scolaire encourage les parents à ne pas déposer leurs enfants en voiture devant l’école et donc à les faire marcher plus souvent. Enfin, si elle est verdurisée, c’est-à-dire qu’on y plante des arbres, la rue scolaire protège aussi les enfants et les riverains des vagues de chaleur.
Des sondages réalisés récemment en France par Unicef et la Ligue nationale contre le cancer montrent respectivement que 84 % des parents qui utilisent surtout la voiture pour les trajets domicile-école aimeraient réduire cet usage, et que le même pourcentage de parents est favorable à la création de rues scolaires.
Réduire la taille des voitures
En parallèle, il est essentiel de réduire la taille des voitures et l’espace qui leur est réservé. En effet, dans un véhicule adapté à la ville (une petite citadine plutôt qu’un gros SUV), la visibilité est meilleure et le risque de collision avec un enfant est plus faible. De plus, moins d’espace pour les voitures veut dire plus d’espace pour les trottoirs, les pistes cyclables ou encore les lignes de bus et de tram, ce qui permettrait à plus d’enfants d’aller à l’école à pied ou à vélo.
Les enfants, comme les adultes, ont le droit de profiter de l’espace public en sécurité et de respirer un air sain. Nous demandons donc à nos élus d’accélérer la mise en place de mesures, comme les rues scolaires, en Belgique pour que nous puissions remettre nos enfants à la rue en toute quiétude.
Par Pierre Dornier, directeur de l’asbl Les chercheurs d’air; Christèle Devos, directrice générale d’Unicef Belgique
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Une zone zéro émission pour un air à Bruxelles
La zone zéro émission permettrait d’obtenir une très bonne qualité de l’air à Bruxelles
Bruxelles, le 17 mai 2023 – Une nouvelle étude commanditée par la campagne Clean Cities montre que la mise en place de la zone zéro émission Bruxelloise d’ici 2030 permettrait de se rapprocher de la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en matière de pollution au NO2, même dans les endroits les plus pollués (1). Au vu du danger représenté par cette pollution, l’asbl Les chercheurs d’air appelle à une accélération de l’actuel calendrier de la zone de basses émissions.
L’analyse s’est intéressée au carrefour Arts-Loi, une des stations de mesure enregistrant les niveaux de pollution les plus élevés dans la région. Elle a conclu qu’avec une zone zéro émission, c’est-à-dire un périmètre réservé à la mobilité active (marche, vélo, etc.) ou électrique, la concentration en dioxyde d’azote (NO2) pourrait être réduite à une moyenne annuelle de 13,6µg/m3 à cette station, soit juste au-dessus de la recommandation de l’OMS (de 10µg/m3) (2), et ce sans même prendre en compte les réductions d’autres sources de pollution. L’intersection Arts-Loi étant l’un des endroits les plus pollués de Bruxelles (en 2022, la concentration moyenne en NO2 y était de 36µg/m3 (3)), des niveaux encore plus bas pourraient être atteints ailleurs.
L’étude montre également l’importance d’une sortie de tous les véhicules thermiques, même les plus récents, pour atteindre une très bonne qualité de l’air : dans un scénario où seuls les derniers modèles diesel et essence (EURO 6d et 6d-Temp) sont autorisés à rouler, la concentration moyenne serait de 26µg/m3.
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Cette étude est un nouveau rappel que la mise en place de la zone zéro émission améliorera grandement la qualité de l’air à Bruxelles. Chaque année, plus de 900 Bruxellois.es meurent prématurément à cause de la mauvaise qualité de l’air. N’attendons pas 2036 pour réserver nos rues à la mobilité active ou électrique !”
L’étude s’est également penchée sur d’autres villes en Europe. Dans les 6 villes étudiées, des zones zéro émission pourraient presque éliminer le NO2 émis par le trafic local. Ces réductions vont de -91 % à Milan à -95 % à Bruxelles, par rapport au renouvellement naturel du parc de véhicules.
À l’heure actuelle, Bruxelles a prévu la mise en place d’une zone zéro émission d’ici 2036, soit 6 ans plus tard que le scénario de cette recherche. La pollution atmosphérique est à l’origine d’au moins 270 000 décès prématurés chaque année en Europe, dont 1 200 enfants et adolescents. Elle peut affecter presque tous les organes du corps et est associée à une liste stupéfiante de problèmes de santé, notamment l’asthme et les retards de croissance pulmonaire chez les enfants, le cancer du poumon et les maladies cardiaques (3).
Cette modélisation intervient alors que les membres du Parlement européen s’apprêtent à voter sur une proposition de la Commission visant à abaisser les limites légales de la pollution atmosphérique (4).
FIN
Notes aux éditeurs
(1) Le lien vers le briefing se trouve ici
(2) Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé ont été révisées et publiées en septembre 2021. L’OMS a déterminé que les niveaux de dioxyde d’azote ne devaient pas dépasser 10ug/m3 en moyenne annuelle, si on veut réduire l’impact de la pollution de l’air sur la santé. Ces niveaux sont déterminés sur base des dernières recherches scientifiques et médicales.
(3) Les données sont disponibles ici sur le site de Irceline.
(4) La dernière publication de l’Agence Européenne de l’Environnement est disponible ici.
(5) La proposition actuelle de la Commission Européenne concernant la révision de la directive sur la qualité de l’air ambiant (DQA) ne s’aligne pas sur les recommandations de l’OMS et ne tient pas compte de l’impact de l’introduction de zones à faibles émissions (LEZ) et de zones zéro émission (ZEZ). Le vote du Parlement Européen est prévu pour le 10 juillet.
CONTACTS
Pierre Dornier
Directeur, Les chercheurs d'air
pierre@leschercheursdair.be
+32 496 81 52 63
Pour toutes les questions techniques relatives à l'étude réalisée par Air Quality Consultants Ltd :
Jens Mueller
Head of Policy & Research, Clean Cities Campaign
jens.mueller@cleancitiescampaign.org
+32 488 367 353
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Réaction presse - Premier quartier scolaire de la Région bruxelloise
Création du premier quartier scolaire de la Région bruxelloise
Ce lundi 15 mai, la Ville de Bruxelles inaugure le premier quartier scolaire de la Région de Bruxelles-Capitale dans le quartier du Triangle à Laeken. L’objectif de cet aménagement est de limiter le trafic motorisé aux abords de 6 écoles et 3 crèches (1). L’asbl Les chercheurs d’air se réjouit de cette initiative mais demande à la Ville plus d’ambition.
Justine Di Prima, Coordinatrice de campagnes pour Les chercheurs d’air déclare : “Penser la mobilité du quartier pour les enfants et leurs écoles est une excellente approche. En effet, la création de ce premier quartier scolaire bruxellois devrait permettre à plus de 2500 élèves de respirer un air de meilleure qualité. Il est cependant dommage qu’aucune rue ne devienne piétonne, ce qui aurait permis de mieux protéger les enfants de la pollution et des accidents, tout en créant plus d’opportunités de végétalisation.”
La création de quartiers apaisés et de quartiers scolaires permet de limiter les dangers rencontrés quotidiennement par les enfants : bruit, accidents de la route et pollution. Concernant ce dernier point, l’Agence européenne pour l’environnement recommande dans son nouveau rapport que les rues et lieux fréquentés par les enfants soient protégés de la pollution émise par le trafic motorisé (2).
FIN
Notes à l’éditeur :
(1) Ecole maternelle Emile Bockstael, Ecole primaire Emile Bockstael, Athénée Emile Bockstael, Institut Maris Stella-Saint Lambert, Kakelbontschool, Institut Maris Stella secondaire, Eco-crèche communale Reper-Vreren, Eco-crèche communale Emile Bockstael, Eco-crèche communale Heysel.
(2) Pour rappel, les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air : leur organisme est en plein développement, ils respirent plus rapidement et à proximité des pots d’échappement. De plus, ils font davantage d’activités physiques extérieures (récréation, etc.) qui les exposent à la pollution atmosphérique.
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Justine Di Prima
Chargée de campagnes
justine@leschercheursdair.be
0475 20 12 76
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16 écoles bruxelloises se mobilisent pour plus de rues scolaires
16 écoles bruxelloises se mobilisent pour plus de rues scolaires
Ce vendredi 21 avril, plus de 1000 parents et enfants se sont mobilisés devant 16 écoles (1) de la Région bruxelloise pour demander plus de rues scolaires (2) et des abords d’écoles plus sûrs.
Cette action a été coordonnée par l’asbl Les chercheurs d’air à l’occasion de la campagne européenne #StreetsForKids de Clean Cities (3). Cette édition a compté le double de participant.es par rapport à celle organisée fin 2022.
Au cours de cette journée, deux rues (4) ont été complètement fermées à la circulation. De nombreuses activités festives ont été organisées devant les 16 écoles participantes : végétalisation de l’espace public, vélobus vers l’école, jeux de rue ou encore moments de sensibilisation accompagnés de petits déjeuners et de goûters. Plusieur.es élu.es, dont Fabrice Cumps (bourgmestre d’Anderlecht), Guy Wilmart (échevin de l’Enseignement FR à Anderlecht), Arnaud Verstraete (député régional), Adélaïde Byttebier (échevine de la Mobilité à Schaerbeek) et Vincent Vanhalewyn (1er échevin de la commune de Schaerbeek), étaient présent.es.
Le constat posé par Les chercheurs d’air est que la Région bruxelloise manque de rues scolaires et que leur nombre augmente bien trop lentement. En effet, selon leur inventaire mis à jour aujourd’hui, en un an, seules 6 rues scolaires ont été créées dans les 19 communes (5). Cela porte à 39 le nombre d’écoles fondamentales bénéficiant d’une rue scolaire (soit 7%). C’est insuffisant.
Justine Di Prima, Coordinatrice de campagnes chez Les chercheurs d’air, a dit : “Cette nouvelle mobilisation #StreetsForKids prouve que de plus en plus de parents veulent des rues scolaires de qualité, c’est-à-dire piétonnes et végétalisées, pour protéger leurs enfants de la pollution de l’air. Plusieurs écoles sont situées dans des rues dont la qualité de l’air est jugée médiocre voire exécrable par Bruxelles Environnement. Les communes doivent réagir et prioriser la création de nouvelles rues scolaires. La balle est dans leur camp.”
Plusieurs études récentes (6) ont montré qu’un grand nombre d’écoles bruxelloises sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) qui dépassent les recommandations de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). Nous savons également que les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air (7) et qu’ils passent environ la moitié de l’année à l’école (8). Les rues scolaires étant un moyen efficace de lutter contre le NO2 (9), un gaz émis principalement par le trafic routier, il est donc anormal qu’il y en ait si peu à Bruxelles. Enfin, les rues scolaires, en plus d’aider à lutter contre la pollution de l’air, permettent également de réduire la pollution sonore et de faire baisser le nombre d’accidents de la route autour des écoles.
Notes :
(1) Les actions ont eu lieu devant les écoles suivantes : Institut Saint Boniface Parnasse (1050 Ixelles), École européenne de Bruxelles IV (1020 Laeken), Instituut Heilige Familie (1030 Schaerbeek), Le Petit Scherdemael (1070 Anderlecht), Ecole primaire Scherdemael (1070), Paradis des enfants (1040 Etterbeek), Parkschool (1190 Forest), Unescoschool (1081 Koekelberg), Basisschool Comenius (1081 Koekelberg), Sint-Lutgardis (1083 Ganshoren), Ecole communale Clair-Vivre (1140 Evere), Centre Scolaire du Souverain (1160 Auderghem), Ecole communale Les Aigrettes (1170 Watermael-Boitsfort), Ecole communale du Centre (1180 Uccle), Ecole primaire du Collège Saint-Pierre (1180 Uccle), Basisschool Voorzienigheid (1200 Woluwe-Saint-Lambert)
(2) Une rue scolaire est une rue qui passe devant une école et qui est fermée au trafic routier, au moins au moment de l’entrée et de la sortie des classes.
(3) Cette mobilisation s’inscrit dans le cadre du mouvement européen #StreetsForKids coordonné par la Clean Cities Campaign. A l’occasion de ces journées européennes, des actions pour demander plus de rues scolaires auront lieu dans plusieurs villes européennes. Plus d’informations sur la campagne et les actions sont disponibles sur ce site.
(4) Les rues suivantes ont été rendues piétonnes pour l’occasion : Rue Goffart, 1050 Ixelles et Avenue Camille Vaneukem à 1070 Anderlecht.
(5) Tous les 6 mois, l’asbl Les chercheurs d’air actualise un inventaire des écoles bénéficiant d’une rue scolaire en Région de Bruxelles-Capitale.
(6) Étude #LesChercheursDair qui a mesuré les concentrations en NO2 dans 70 écoles bruxelloises en Région bruxelloise de Novembre 2020 à Octobre 2021 et étude Curieuzenair qui a mesuré la qualité de l’air dans près de 3000 lieux à Bruxelles.
(7) Rapport Unicef – Pour chaque enfant un air pur. Les effets de la pollution de l’air en ville sur les enfants.
(8) Soit entre 175 et 184 jours de cours par année scolaire dans l’enseignement néerlandophone et francophone.
(9) À Londres, par exemple, cet aménagement urbain à permis de faire baisser les concentrations en NO2 jusqu’à 23%.
CONTACTS
Justine Di Prima
Les chercheurs d'air
justine@leschercheursdair.be
+32 475 20 12 76
Marie-Charlotte Debouche
Clean Cities Campaign
marie-charlotte.debouche@cleancitiescampaign.org
+32 490 57 43 45
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Evere et Saint-Josse restent muettes sur le futur des rues scolaires
Evere et Saint-Josse-ten-Noode restent muettes sur le futur des rues scolaires
À Bruxelles, la plupart des communes soutiennent la création de rues scolaires (1) sur leur territoire. Treize nouvelles rues (2) sont en préparation pour 2023. C’est ce qui ressort suite à une interpellation menée par 12 organisations belges.
Fin 2022, 12 organisations (3) ont demandé aux communes bruxelloises de formuler des objectifs clairs de création de rues scolaires à court terme. Sur les 19 communes, 17 d’entre elles ont répondu. Certaines ont présenté des projets concrets pour cette année. Les autres se sont limitées à confirmer leur soutien pour cette mesure, sans pour autant donner d’objectifs clairs, ce qui est regrettable. Malheureusement, les communes d’Evere et de Saint-Josse-ten-Noode n’ont pas désiré réagir à l’interpellation.
Justine Di Prima, coordinatrice de campagnes chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “Les rues scolaires sont des aménagements qui permettent de mieux protéger nos enfants de la pollution de l’air, des accidents de la route et du bruit. Il est regrettable de voir que certaines communes ne semblent pas les prendre au sérieux. Nous avons besoin de proactivité sur ce sujet.”
Il ressort également des réponses que, officiellement, les deux principaux freins à la création de nouvelles rues scolaires sont l’absence de demande des écoles et des parents, et le manque de personnel pour fermer les rues. Ce sont pourtant les communes qui devraient encourager la fermeture des rues où se trouvent des écoles et le problème du personnel pourrait être réglé grâce à l’installation de barrières pivotantes permanentes.
Justine Di Prima a ajouté: “Malheureusement, certaines communes, bien qu’elles soutiennent les rues scolaires sur le papier, ont tendance à botter en touche quand il s’agit de passer à l’action. Il est pourtant de la responsabilité des élu.es, pas des parents ni des écoles, d’initier ce genre d’aménagement urbain pour mieux protéger nos enfants du trafic routier.”
Ce 31 janvier, les écoles participant aux Plans de Déplacements Scolaires (PDS) clôturent leur diagnostic de mobilité. Ces PDS permettent aux écoles de mieux comprendre leur situation en matière de mobilité et les aident dans la promotion de déplacements plus sûrs. L’occasion de rappeler aux communes l’importance de créer des rues scolaires pour lutter contre la pollution de l’air et les accidents de la route.
FIN
Notes à l’éditeur
(1) Une rue scolaire est une rue qui passe devant une école et qui est fermée au trafic routier, au moins au moment de l’entrée et de la sortie des classes.
(2) Liste des communes dans lesquelles de nouvelles rues scolaires sont en projet : Berchem-Sainte-Agathe (École Sept Étoiles), Etterbeek (Lutgardisschool), Forest (Sint-Augustinusschool), Molenbeek-Saint-Jean (De Knipoog, Ket en Co), Jette (Ecole des Prés Verts), Saint-Gilles (École Peter Pan), Schaerbeek (Institut Sainte-Marie Fraternité), Uccle, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre.
(3) Les chercheurs d’air, BRAL, Clean Cities Campaign, Fietsersbond, GoodPlanet Belgium, GRACQ, Greenpeace Brussels, Heroes for Zero, johanna.be, La Ligue des familles, La ville aux enfants et Walk.
CONTACTS
Justine Di Prima
Les chercheurs d'air
justine@leschercheursdair.be
0475 201 276
Marie-Charlotte Debouche
Clean Cities Campaign
marie-charlotte.debouche@cleancitiescampaign.org
Thomas Deweer
Fietsersbond
thomas.deweer@fietsersbond.be
Clément McGeown
GoodPlanet Belgium
c.mcgeown@goodplanet.be
Florine Cuignet
GRACQ
florine.cuignet@gracq.org
Fanny Hubert
Greenpeace Brussels
fanny.hubert@gmail.com
Bernard Dehaye
Heroes For Zero
bernard.dehaye@gmail.com
Geert van Waeg
johanna.be
geert.vanwaeg@johanna.be
Alexandra Woelfle
La Ligue des Familles
a.woelfle@liguedesfamilles.be
Fred De Loof
La ville aux enfants
lavilleauxenfants1060@gmail.com
Arne Robbe
Walk
arne.robbe@walk.brussels
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Dites oui à une meilleure qualité de l’air à Jette !
Dites oui à une meilleure qualité de l'air à Jette !
La commune de Jette a lancé fin décembre une enquête pour évaluer son nouveau plan de circulation Lecharlier. Jusqu’au 15 janvier 2023, les habitant.es du quartier mais aussi les commerçant.es, écoles, parents et élèves ont la possibilité d’exprimer leur avis.
Pour rappel, la phase test de ce plan de circulation a été interrompue par la commune après deux mois, au lieu des six initialement prévus. Les infrastructures (poteaux, peinture, etc.) qui réorganisaient la circulation ont été retirées pour revenir à la situation initiale.
Nous encourageons les Jettois.es concerné.es et préoccupé.es, entre autres par la pollution de l’air, à répondre à cette enquête en se prononçant POUR les différents aménagements proposés.
Nous suggérons également d’indiquer une remarque demandant de recevoir le rapport détaillé des résultats de cette enquête (nombre de participant.es, taux de réponses aux questions, etc.), des comptages effectués avant/après la mise sur pied du plan et des modalités de décisions pour les prochaines étapes.
Pour des plans de circulation ambitieux !
Les plans de circulation visant l’optimisation du trafic motorisé ont déjà prouvé à plusieurs reprises leurs effets bénéfiques sur la santé et le cadre de vie de tous et toutes, et surtout des plus vulnérables.
Passons en revue certains avantages observés :
- Les piéton.es et cyclistes sont plus en sécurité : En 2020, 45% des tué.es ou blessé.es graves sur les routes bruxelloises sont des piétonn.es. Les plans de circulation diminuent le trafic motorisé au sein du quartier et, par conséquent, le nombre et la gravité des accidents. À cela s’ajoutent les effets bénéfiques de la zone 30km/h généralisée, la vitesse et la masse du véhicule étant des facteurs déterminants dans la gravité des accidents. A Gand, depuis la mise en place du plan de circulation le nombre d’accidents a baissé de 25% dans la ville.
- La pollution de l’air diminue : Les villes qui mettent en place des plans de circulation constatent une baisse d’environ 20% des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) dans les quartiers visés, le NO2 étant le principal polluant émis par le trafic motorisé. Combiné aux particules fines, ce dernier est responsable de la mort prématurée de plus de 900 personnes par an dans notre capitale.
- L’espace public est partagé plus équitablement entre les modes de déplacement au bénéfice de la marche, du vélo, des transports en commun etc. Encourager ces déplacements permet, entre autres, de réduire les émissions de CO2. Pour rappel, plus de la moitié de l’espace public est consacré à la voiture.
- La pollution sonore diminue : Le trafic routier est le principal responsable du bruit (85%) qui ferait perdre en moyenne à chaque Bruxellois.es huit mois de vie en bonne santé. Là où le trafic motorisé diminue, le bruit aussi. À Gand et à Barcelone, dans certaines rues, le niveau sonore baisse de 1 à 4 décibels.
Pour plus de transparence dans les processus de décision
Le processus de participation qui a mené à la création du plan de mobilité Lecharlier a été critiqué pour son manque de représentativité et d’accessibilité. Est-ce que cette enquête améliorera la situation ? La manière de formuler les questions et l’utilisation qui sera faite des résultats posent question pour plusieures raisons :
- L’enquête simplifie la situation et risque d’accentuer les oppositions entre citoyen.nes qui sont pour ou contre les aménagements, ce qui débouchera probablement sur des conclusions peu constructives.
- Les résultats de l’enquête seront couplés aux comptages effectués dans le quartier avant et après la mise en place du plan de circulation. L’importance qui sera attribuée aux uns et aux autres dans la définition du projet final n’est pas connue.
- Le public concerné par le plan de circulation ne se limite pas aux habitant.es du quartier (écoles, parents, commerçants, etc.). La commune ne semble pas s’être suffisamment assurée que les résultats de l’enquête soient réellement représentatifs des conséquences, positives ou négatives du plan.
- La diffusion papier et électronique de l’enquête ne diffèrent pas des voies d’informations mobilisées pour inviter les citoyen.nes au processus de participation à l’origine du projet. Les écueils qui lui ont été reprochés semblent donc toujours d’actualité.
Affaire à suivre !
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