Stationnement plus cher pour les SUV, Bruxelles doit suivre Paris
Bruxelles doit suivre l'exemple de Paris et faire payer plus cher le stationnement aux SUV
Réaction presse
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Certains SUV sont aussi lourds que deux rhinocéros, aussi longs que 3 baignoires et aussi aérodynamiques qu’un frigo. Ces mensurations disproportionnées les rendent particulièrement polluants et dangereux dans les grandes villes où leur utilité est loin d’être évidente. Bruxelles doit suivre l’exemple de Paris en mettant en place un tarif de stationnement plus élevé pour ces véhicules afin d’en réduire le nombre dans nos rues.”
Contexte :
La ville de Paris a organisé ce dimanche 4 février une votation afin de déterminer si un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes et polluantes doit être créé. 54,6% des votant.es ont répondu « Oui ». Une tarification plus élevées pour les SUV devrait donc être mise en place prochainement dans la capitale française.
Une récente étude de l’institut Vias a montré que, ces 20 dernières années :
- la masse moyenne des voitures a augmenté de près de 30% (de 1186 kg en 2000 à 1521 kg en 2021)
- la puissance moyenne des voitures a augmenté de 60% (de 65 kW en 2000 à 103 kW en 2021)
- la hauteur moyenne du capot des voitures a augmenté de 15% (de 73 cm à 83 cm)
Cette évolution a un impact négatif sur la pollution de l’air, les émissions de CO2, la sécurité routière.
Pour rappel, en Région de Bruxelles-Capitale, la pollution de l’air est responsable, chaque année, de plus de 900 décès prématurés.
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Les Bruxellois·es favorables aux zones piétonnes autour des écoles
La grande majorité des Bruxellois.es soutient la création de zones piétonnes aux abords des écoles
Un nouveau sondage (1), commandé par l’asbl Les chercheurs d’air, montre que 73% des Bruxellois·es sont favorables à la création de nouvelles zones piétonnes aux abords des écoles de la Région. Cet important soutien doit encourager les élu·es à accélérer la réduction du trafic routier autour des crèches et des établissements primaires afin de mieux protéger les enfants de la pollution de l’air.
Il ressort également de l’enquête, menée auprès d’un échantillon représentatif de la population bruxelloise, que les jeunes sondé·es (18-34 ans) approuvent cette piétonnisation à 82%, alors que les plus agé·es (55 ans au moins) sont 65% à y être favorables. Il existe aussi une différence entre les Bruxellois·es avec et sans enfants : 76% des premier/ères sont pour la création de zones piétonnes devant les écoles, contre 69% pour les second·es.
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air a déclaré : “Contrairement à certaines idées reçues, la grande majorité des Bruxellois·es, y compris les automobilistes, soutient la réduction du trafic routier devant les écoles de la Région. Nous demandons aux communes et à la Région bruxelloise d’accélérer la création de rues scolaires piétonnes afin de mieux protéger les plus petit·es de la pollution de l’air.”
En outre, le sondage révèle que 80% de la population bruxelloise se dit préoccupée par l’exposition des enfants à la pollution de l’air et 81% des parents ou accompagnant·es qui amènent les enfants à l’école en voiture veulent réduire l’utilisation de cette dernière dans les années à venir.
Actuellement, seules 7% des écoles maternelles et primaires de la Région bruxelloise bénéficient d’une rue scolaire (2). Selon notre récent rapport, il est possible d’étendre cette mesure à 70% de ces établissements scolaires. En plus d’améliorer la qualité de l’air, cet aménagement contribuerait à réduire la pollution sonore et lutter contre l’insécurité routière.
Le trafic routier est la principale source (63%) d’émissions d’oxydes d’azote (NOx) en Région bruxelloise. De nombreuses écoles de la capitale sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) dépassant les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
FIN
Notes
(1) Le sondage a été réalisé par Dedicated et l’ASBL Les chercheurs d’air sur 1013 Bruxellois.es agé.es de 18 ans et plus (N= 1013). L’enquête a été réalisée en ligne entre le 11 et le 29 septembre 2023. Tout.es les répondant.es ont été recruté.es dans le strict respect des quotas sociodémographiques.
(2) Une rue scolaire piétonne est une rue qui passe devant une école et qui est fermée au trafic routier en permanence.
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Sondage - Création de zones piétonnes aux abords des écoles
Sondage - La grande majorité des Bruxellois.es soutient
la création de zones piétonnes aux abords des écoles
Introduction
En Région bruxelloise, le trafic routier est responsable de 47 % des émissions d’oxydes d’azote (NOx). Notre campagne #LesChercheursDair a montré qu’une part importante de cette pollution se retrouve dans les cours des écoles de la capitale, dont beaucoup sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) supérieures à la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Étant donné que les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air, il est urgent de mettre en place des mesures qui permettent d’améliorer la qualité de l’air aux abords des écoles. Les rues scolaires en font partie.
Une rue scolaire piétonne est une rue qui passe devant une école et dont l’accès à la circulation motorisée (voitures, motos, etc.) est interdit, sauf quelques exceptions (résident.es, livraisons, etc.). Cet aménagement urbain permet de lutter efficacement contre la pollution de l’air, mais également contre la pollution sonore et les risques d’accidents de la route.
Malheureusement, seuls 7 établissements, sur les 629 écoles maternelles et primaires que compte la Région de Bruxelles-Capitale, bénéficient d’une rue piétonne.
Résumé
Est-ce que les Bruxellois.es se soucient de l’impact de la pollution de l’air sur la santé des enfants ? Est-ce que les Bruxellois.es soutiennent la créations de zones piétonnes devant les écoles ? Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé, en partenariat avec l’institut d’étude de marché indépendant Dedicated, un sondage auprès d’un échantillon représentatif de la population bruxelloise (N = 1.000).
Il en ressort les conclusions suivantes :
- La très grande majorité (80%) de la population bruxelloise se dit préoccupée par l’exposition des enfants à la pollution de l’air.
- La grande majorité (73%) des Bruxellois.es soutient la création de zones piétonnes aux abords des écoles.
- La très grande majorité (81%) des parents/accompagnants qui amènent les enfants à l’école en voiture veulent réduire l’utilisation de cette dernière dans les années à venir.
Ces résultats montrent donc que la majorité (80%) des Bruxellois.es (87% des Bruxellois.es ayant un ou plusieurs enfants et 72% des Bruxellois.es n’ayant pas d’enfant) se soucient des impacts de la pollution de l’air sur la santé des plus jeunes. Peu importe la sensibilité environnementale des personnes interrogées, 73% des Bruxellois.es soutient la création de zones piétonnes devant les écoles.
La création de telles zones piétonnes est possible à court terme devant près de cinquante écoles bruxelloises, comme l’a montré notre récent travail de recherche. Nous demandons donc aux communes concernées de mettre en place ces rues scolaires piétonnes au plus vite.
De plus, il est facilement possible de créer des rues scolaires temporaires, c’est-à-dire fermées seulement au moment de l’entrée et de la sortie des classes, devant plus de 300 écoles bruxelloises. Là aussi nous demandons aux communes concernées de les créer au plus vite.
Méthodologie
Dans le cadre de ce sondage, 1.013 Bruxellois.es âgé.es de 18 ans et plus ont été interrogé.es. Plus précisément :
- L’enquête a été réalisée en ligne (CAWI : Computer Assisted Web Interviewing), entre le 11 et le 29 septembre 2023
- Tou.tes les répondant.es ont été recruté.es dans le strict respect des principaux quotas sociodémographiques
- Le questionnaire a été élaboré conjointement par Dedicated et l’ASBL Les chercheurs d’air
- La durée moyenne d’administration du questionnaire a été de 7 à 8 minutes
- Le nom du commanditaire de l’étude n’a pas été mentionné lors du recrutement, ni en début d’enquête, et ce de manière à ne pas influencer les réponses
- Sur l’échantillon total (N = 1.013), la marge d’erreur maximale (c’est-à-dire la marge d’erreur pour des fréquences observées proches de 50%) est de ± 3,08%
- Les enquêtes ont été réalisées dans le strict respect des standards de qualité EMRQS (Efamro Market Research Quality Standards), ainsi que du code de conduite ESOMAR – CUBE
Résultats détaillés
De manière globale, il ressort du sondage que la majorité de la population bruxelloise se soucie de l’impact de la pollution de l’air sur la santé des enfants et qu’elle soutient la création de zones piétonnes devant les écoles de la Région bruxelloise. Il est également à noter que la plupart des Bruxellois.es qui utilisent régulièrement la voiture aimeraient changer de mode de transport principal à l’avenir, ce qui réduirait la pollution de l’air et aiderait à mieux protéger la santé des enfants.
En regardant les résultats de manière plus détaillée, nous notons que :
- À la question “Seriez-vous favorable à la création de zones piétonnes devant l’entrée des crèches et des écoles primaires en région bruxelloise ?”, 73% des sondé.es se sont dit favorables. Les jeunes sondé.es (18-34 ans) soutiennent ces zones piétonnes à 82%, alors que les sondé.es plus agé.es (55 ans et plus) sont un peu moins nombreux/ses à y être favorables (65%). Il existe également une différence entre les Bruxellois.es avec et sans enfants. 76% des premier/ères sont favorables à la création de zones piétonnes devant les écoles, quand 69% des second.es le sont. Il est à noter que cette tendance se confirme de manière transversale entre les différents critères de classification (genre, âge, avec ou sans enfant(s), groupe social), avec au moins 65% des sondé.es qui soutiennent la création de zones piétonnes.
- À la question “En général, l’exposition des enfants à la pollution de l’air vous préoccupe-t-elle ?”, 80% des sondé.es ont répondu “Oui”. Les sondé.es agé.es de 18 à 34 ans sont un peu plus préoccupé.es (84%) par cette question que les personnes de 55 ans et plus (78%). Cette différence peut s’expliquer par le fait que les sondé.es âgé.es de 18 à 34 ans sont davantage à avoir des enfants en bas âge que les personnes de 35-45 ans ou que leurs aînés âgés de 55 ans et plus. Il est à noter que cette tendance se confirme de manière transversale entre les différents critères de classification (genre, âge, avec ou sans enfant(s), groupe social) avec au moins 72% des sondé.es se disent préoccupé.es par la question de l’exposition des enfants à la pollution de l’air.
- À la question “Vous avez indiqué privilégier la voiture comme moyen de déplacement pour amener les enfants à leur lieu de garde ou à l’école. Aimeriez-vous diminuer l’utilisation de cette dernière dans les prochaines années ?”, 81% des parents ou accompagnants ont répondu de manière positive et indiquent avoir certainement ou probablement l’intention de diminuer l’utilisation de la voiture dans les prochaines années. Ce pourcentage est similaire parmi les différents critères de classification. Parmi ces derniers, 58% souhaitent privilégier les transports en commun, le vélo ou la marche dans les années à venir.
Conclusion
Les résultats de ce sondage montrent que la majorité des Bruxellois.es sont inquiet.es des effets que la pollution de l’air peut avoir sur la santé des enfants. Ils montrent également qu’une grande partie de la population de la capitale soutient une diminution de l’utilisation de la voiture en ville, particulièrement devant les écoles.
Nous demandons donc aux élu.es des 19 communes et de la Région bruxelloise d’accélérer la création de rues scolaires piétonnes et, de manière générale, de diminuer l’espace réservé à la circulation et au stationnement de la voiture en ville. Cela permettra de réduire la pollution de l’air et, ainsi, de mieux protéger la santé des enfants.
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La LEZ lutte efficacement contre la pollution de l'air
Réaction à la publication de Bruxelles Environnement concernant l’impact de la Zone de Basses-Émissions sur la qualité de l’air
Lien vers le CP de Bruxelles Environnement : https://rb.gy/x1gi9k
Pierre Dornier, Directeur de l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Ces résultats confirment que la Zone de Basses-Émissions est un levier très puissant pour lutter contre la pollution de l’air. Cela doit servir de piqûre de rappel à nos élu.es, actuel.les et futur.es : soutenir cette mesure c’est protéger très concrètement et très efficacement la santé des Bruxellois.es. Renforçons la Zone de Basses-Émissions !”
Ugo Taddei, responsable transport chez ClientEarth, a également réagi : “Les zones à faibles émissions ont un impact tangible sur les niveaux de pollution de l’air. C’est une victoire pour la santé, et pour la justice sociale. Il est prouvé que les personnes issues de ménages défavorisés sont exposées à des niveaux plus élevés de pollution, et que leur santé en est davantage impactée. Pire encore, à Bruxelles, il est peu probable que ces personnes touchées soient responsables de la pollution de l’air engendrée, au vu des chiffres sur la motorisation des ménages. Les zones à faibles émissions peuvent contribuer à corriger cette injustice.”
Contexte :
La Zone de Basses-Émissions (Low Emission Zone – LEZ) a été mise en place en 2018. Entre 2018 et 2022, on note une baisse de 29% à la station de mesure Molenbeek, de 31% à la station Ixelles et de 36% à la station Arts-Loi, trois endroits représentatifs de la pollution due au transport. Les concentrations en NO2 à ces trois endroits baissaient déjà avant la création de la LEZ mais beaucoup moins rapidement (voir ici).
La Région bruxelloise est la huitième ville européenne la plus polluée au NO2 (voir ici). La pollution de l’air y est responsable chaque année de plus de 900 morts prématurées (voir ici p26) et coûte annuellement plus d’un milliard d’euros, entre autres en frais de santé (voir ici). Pourtant, plus de la moitié des Bruxellois ne possèdent pas de voiture.
Selon l’Agence européenne pour l’environnement, les personnes issues de groupes défavorisés ont tendance à être plus affectées par les risques sanitaires liés à l’environnement, en raison de leur plus grande exposition et de leur plus grande vulnérabilité.
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Près de 400 écoles bruxelloises bientôt en rue scolaire ?
Près de 400 écoles bruxelloises pourraient rapidement bénéficier d’une rue scolaire
Parmi les 629 écoles maternelles et primaires que compte la Région bruxelloise, 338 pourraient rapidement bénéficier d’une rue scolaire temporaire et 48 d’une rue scolaire piétonne (1). C’est la conclusion d’une nouvelle étude de l’asbl Les chercheurs d’air. Ces chiffres, publiés pour la première fois, montrent que des mesures concrètes peuvent rapidement être mises en place pour mieux protéger la santé des enfants de la pollution de l’air.
Proportion de nouvelles écoles pouvant rapidement bénéficier d’une rue scolaire temporaire et piétonne
Un rapport du bureau d’études Brat, commandé par l’asbl Les chercheurs d’air, a analysé le potentiel de fermeture de toutes les rues dans lesquelles se trouvent une entrée d’école maternelle ou primaire. Les tronçons présentant une ou plusieurs caractéristiques qui complexifient l’arrêt de la circulation ont été mises de côté. Par exemple, le passage d’un tram, la présence d’un commissariat de police ou d’emplacements de livraisons compliquent la création d’une rue scolaire à court terme.
Il ressort de cette étude que 338 écoles se situent dans des rues qui ne rencontrent pas d’obstacles majeurs à leur fermeture au trafic routier au moment de l’entrée et de la sortie des classes. Il ressort également que 48 tronçons de rues peuvent être piétonnisés à court terme. Ce sont donc près de 70% de toutes les écoles maternelles et primaires de la région qui pourraient facilement être équipées d’une rue scolaire temporaire ou piétonne.
Justine Di Prima, Chargée de Campagnes pour l’asbl Les chercheurs d’air, a déclaré : “Notre nouvelle étude montre qu’il existe un très fort potentiel de création de rues scolaires en Région bruxelloise. À court terme il pourrait facilement y en avoir dix fois plus qu’aujourd’hui. Nous demandons aux communes de s’emparer de ces résultats pour accélérer la création de rues scolaires et, ainsi, mieux protéger nos enfants de la pollution de l’air.”
Aujourd’hui, seules 43 des 629 écoles maternelles et primaires de la Région de Bruxelles-Capitale bénéficient d’une rue scolaire, soit moins de 7 %. Nous savons pourtant que cet aménagement urbain permet de faire baisser jusqu’à 23 % les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) aux abords d’une école, en plus de réduire la pollution sonore et les risques d’accidents de la route. Étant donné que de nombreuses écoles sont exposées à des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) qui dépassent les recommandations de l’OMS, et que les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air, il est urgent de créer au plus vite des rues scolaires partout où c’est possible. À titre de comparaison, Londres compte 500 rues scolaires et Paris 200, dont une quarantaine sont complètement fermées à la circulation et végétalisées.
Pour rappel, en Région bruxelloise, la pollution de l’air est responsable de plus de 900 morts prématurées chaque année.
Note à l’éditeur
(1) Une rue scolaire temporaire est une rue qui passe devant une école et qui est fermée à la circulation routière au moment de l’entrée et/ou de la sortie des classes. Une rue scolaire piétonne est une rue qui passe devant une école et qui est fermée au trafic routier en permanence.
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Renaud Leemans
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Agir pour l’environnement, c’est protéger les droits des enfants !
Agir pour l’environnement, c’est protéger les droits des enfants !
Plus de 16 000 enfants de 121 pays appellent dès à présent les gouvernements à protéger leurs droits menacés par les effets du dérèglement climatique. Ils réclament l’adoption de normes environnementales plus strictes notamment en matière de qualité de l’air.
Le 8 octobre 2021, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies reconnaissait le droit à un environnement propre, sain et durable. Entre 2021 et 2023, le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU et différentes associations ont permis à plus de 16 000 enfants de rapporter les effets négatifs de la dégradation de l’environnement et du changement climatique sur leur vie et celle de leur communauté. Dans l’Observation général n°26, du Comité, ils réclament haut et fort leur droit de vivre dans un environnement propre, sain et durable.
Prenons l’exemple de la pollution de l’air.
Lors des pics de pollution, il est conseillé aux enfants de rester à l’intérieur et de réduire leur activité physique. Voici un remède simple pour réduire leur exposition aux impacts des activités polluantes des adultes. Ces mêmes enfants à qui l’on explique que demain, ils seront des citoyen.nes responsables, critiques, actifs et solidaires. L’avenir n’est-il pas dans leurs mains ? Pas vraiment. Aujourd’hui, la faiblesse de nos ambitions en matière de protection de l’environnement compromet gravement leur possibilité d’exercer leurs droits fondamentaux.
D’autant que c’est archi–documenté : la pollution de l’air est particulièrement nocive pour les enfants, et ce bien avant leur naissance. Elle provoque : naissances prématurées, bébés de faible poids et au développement cérébral perturbé, développement d’asthme, bronchites chroniques, etc. En avril dernier, l’Agence européenne pour l’environnement publiait que la pollution atmosphérique est à l’origine de plus de 1 200 décès prématurés chaque année chez les moins de 18 ans en Europe.
Pourtant, ce 13 septembre, le Parlement Européen a adopté une proposition de directive visant à atteindre les recommandations en matière de qualité de l’air de l’OMS en 2035 – soit dans 12 ans seulement. D’ici 2035, environ 60 millions d’enfants naîtront en Europe et seront exposés à des niveaux nocifs de pollution générés par nos activités (transport, chauffage, etc.). Ceci n’est pas une fatalité, c’est un choix politique.
N’attendons pas l’Europe. En Belgique, il est déjà possible d’agir. L’adoption de seuils de pollution alignés avec les recommandations de l’OMS doit être une priorité pour nos élu.es. En octobre 2022, plusieurs citoyen.nes belges, dont des enfants, ont d’ailleurs intenté une action en justice contre nos différents gouvernements pour inaction en la matière.
Plusieurs villes, elles, ont déjà pris des mesures pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants : zones de basses émissions, rues scolaires, quartiers apaisés, etc. Ces mesures doivent être renforcées et soutenues pour permettre aux enfants de respirer un air sain, mais aussi de se déplacer en sécurité.
Les enfants réclament également leur droit à être informés et impliqués dans les réflexions liées à leur environnement. La place qui leur est laissée dans la fabrication de la ville est insuffisante.
À cela, s’ajoute une couche d’injustice. Les impacts de la pollution, comme ceux du dérèglement climatique, sont plus importants pour les populations les plus précaires. À Bruxelles, les populations qui vivent dans le croissant pauvre de la ville sont les plus touchées par la pollution de l’air.
Donnons à nos enfants, dès aujourd’hui, la possibilité de jouir de leurs droits et d’être plus que les victimes collatérales de notre inaction environnementale.
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Ne retardons pas la sortie des mobylettes et scooters thermiques
Ne retardons pas la sortie des mobylettes et scooters thermiques
Cette carte blanche a initialement été publiée dans La Libre
Bien qu’ils représentent une faible part des véhicules qui circulent en Région bruxelloise (on en compte moins de 10,000), les mobylettes et les scooters thermiques (essence, diesel, gaz) sont une source significative de pollution de l’air.
En effet, une étude menée à Paris en 2019 montre que, par unité de carburant consommé, les scooters essence Euro 4 (première immatriculation en 2020 au plus tard) émettent trois fois plus d’oxydes d’azote (NOx) que les voitures essence Euro 6 (immatriculées en 2019 au plus tard). D’après les données du cabinet d’Alain Maron, les scooters émettent même six fois plus d’oxydes d’azote qu’une voiture particulière essence.
Le gouvernement bruxellois étudie actuellement l’option d’étendre l’autorisation des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 jusqu’en 2027 (au lieu de 2024) et des Euro 5 jusqu’en 2029 (au lieu de 2027). Nous désapprouvons ce report et insistons sur l’importance de sortir du moteur thermique au plus vite.
La sortie des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 est particulièrement importante dans la mesure où ces véhicules sont les plus polluants.
Les usagers actifs, en particulier, s’inquiètent de ce report de calendrier. En effet, les cyclistes partagent à Bruxelles de nombreuses infrastructures avec les cyclomoteurs : ils circulent sur la plupart des pistes cyclables ainsi que sur les zones avancées pour cyclistes aux carrefours à feux. Les piétons, étant à proximité ou partageant cet espace, sont confrontés aux mêmes problèmes. Cyclistes et piétons respirent donc directement les émissions polluantes émises par ces véhicules.
Nous demandons au gouvernement bruxellois de soutenir une interdiction des mobylettes et scooters de norme inférieure à Euro 5 avant 2027 et des Euro 5 avant 2029. Dans un même temps, nous souhaitons l’interdiction de la circulation en Région bruxelloise des scooters et mobylettes de norme inférieure à Euro 5 réimmatriculés à partir de 2024. Pour comparaison, la ville d’Amsterdam aux Pays-Bas n’autorisera plus, sauf exceptions, que les mobylettes et scooters électriques à partir de 2025.
Afin que cette transition ne prenne personne de court, nous insistons pour que le gouvernement bruxellois mette en place une communication large et claire au plus vite. Nous lui demandons également de créer un accompagnement financier pour les personnes qui en ont besoin, par exemple via une intégration des mobylettes et des scooters dans la prime Bruxell’air.
Bruxelles est la 8ème ville européenne la plus polluée au dioxyde d’azote (NO2). À cause de cette pollution, ainsi que des particules fines, 900 Bruxellois.es meurent prématurément chaque année. La pollution de l’air est également un gouffre financier. En 2018 elle a coûté 1,6 milliard d’euro à la région bruxelloise, soit 1 400€ en moyenne par Bruxellois pour cette seule année. Le trafic routier, dont les scooters et les mobylettes font partie, est responsable d’une grande partie de ce problème. Il émet 29% des particules très fines (PM2.5) et représente 63% des émissions régionales d’oxydes d’azote (NOx). Les deux-roues motorisés sont également une source importante de pollution sonore.
Cette carte blanche a été signée par Pierre Dornier, Directeur, Les chercheurs d’air ; Florine Cuignet, Chargée de Politique bruxelloise, GRACQ – Les Cyclistes Quotidiens ; Thomas Deweer, Chargé de Politique bruxelloise, Fietsersbond ; Arne Robbe, Conseiller en politique piétonne, Walk ; &Anna Tinebra, Directrice, Tous à Pied.
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Bruxelles en retard sur l'électrification de ses bus
Bruxelles en retard sur l'électrification de ses bus
Une nouvelle analyse (1) publiée aujourd’hui par Clean Cities (2) montre que seuls 4,3% des bus de la STIB sont complètement électriques à ce jour. En guise de comparaison, ce chiffre monte à 67% à Oslo. L’ASBL Les chercheurs d’air rappelle l’urgence de décarboner ces bus qui parcourent des millions de kilomètres chaque année.

Le rapport, qui se focalise sur l’accès à une mobilité partagée et électrique, se base sur différents indicateurs : accès aux vélos et trottinettes partagés, aux voitures électriques partagées, aux bus électriques et aux bornes de recharge pour véhicules électriques (VE).
Si Bruxelles obtient un bon score pour l’accès à la micro-mobilité partagée et aux bornes de recharge, ça n’est pas le cas pour l’accès aux voitures électriques partagées et l’électrification des bus. Concernant ce dernier point, la région reçoit un score de 1,2 sur 10, avec seulement 4,3% des bus de la STIB qui sont 100% électriques. Une situation qui évolue très doucement, avec une électrification complète de la flotte qui n’est pas prévue avant 2035 (3).
Pierre Dornier, Directeur chez Les chercheurs d’air, a déclaré : “Les bus de la STIB ont parcouru plus de 30 millions de kilomètres en 2022, un chiffre qui va probablement augmenter dans les années à venir. Leurs moteurs diesel sont donc responsables d’une partie importante de la pollution que nous respirons à Bruxelles. Nous demandons à la STIB d’accélérer l’électrification de sa flotte.”
D’autres villes européennes devancent largement Bruxelles dans ce domaine. Le meilleur élève est la ville d’Oslo, dont 67% de la flotte est électrifiée. Mais, concernant l’électrification des bus, les dix premières villes du classement comprennent également des noms plus inattendus, notamment Sofia, Milan, Glasgow et les trois villes de Gdańsk, Gdynia et Sopot en Pologne.
Pierre Dornier a réagi : “Bruxelles peut et doit suivre l’exemple des villes européennes les plus en avance sur l’électrification des bus. Cette technologie permet non seulement de lutter efficacement contre la pollution de l’air, mais également contre le bruit et les émissions de CO2. C’est une question de santé publique et d’urgence climatique.”
Le 28 avril dernier, la Commission Européenne annonçait que Bruxelles était sélectionnée parmi les 100 villes qui deviendraient “neutres pour le climat d’ici 2030” (4). Suite à cette décision, la Région devrait notamment pouvoir compter sur du financement pour assurer cette transition. L’accès à des transports en commun 100% électriques est clé dans la lutte contre la pollution de l’air et la transition vers des villes neutres pour le climat.
Trois autres villes belges figurent également au classement européen : Anvers, Gand et Liège. Liège en particulier réalise un très mauvais score et figure en fin de classement, à la 35ème position, tous indicateurs confondus.
Notes aux éditeurs
(1) Le briefing et le rapport complet sont disponibles sur ce lien
(2) Le site de la campagne est disponible sur ce lien
(3) Voir le site de la STIB : https://stibstories.be/2022/12/08/bus-electriques-stib-vers-une-flotte-100-verte/
(4) Plus d’informations sur cette sélection et ce que ça signifie pour Bruxelles dans cet article
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Pierre Dornier
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Pour toutes questions techniques relatives au classement réalisé par Ricardo :
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Data Analyst, Clean Cities Campaign
martin.baierl@cleancitiescampaign.org
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